Une bastide provençale
au pied du Garlaban
Le Château d’Eoures, magnifique bastide provençale du XVIIIe siècle, est un centre de soins et d’activités variées hébergeant l’association Apsamed (Association Prévention Santé par les Médecines Douces) situé dans le 11e arrondissement de Marseille (à proximité d’Aubagne, La Penne sur Huveaune, La Valentine) entouré d’un parc arboré de 2 hectares, avec terrasse ensoleillée, piscine, sauna, jacuzzi, terrain de pétanque, caves voûtées… au pied du Garlaban.
Mais entrons à présent dans les arcanes de sa fondation.
Le contexte géographique du château d’Eoures est particulier en raison de la proximité des collines, en premier lieu le Garlaban qui a servi de cadre aux romans et films de Marcel Pagnol, ainsi que celle du Ruissatel et son plateau jadis cultivé, qui culmine à quelque 400 m d’altitude.
Probablement longtemps détenue par une confrérie monastique, cette terre a connu diverses cultures, des pois chiches aux tomates, en passant par la vigne.
Vous pourrez d’ailleurs explorer la plus ancienne partie du château, à savoir les caves voûtées datant du XVIe siècle et qui servaient jadis à la production et à l’entreposage du vin.
Si ces caves constituent les premières constructions dignes de ce nom sur le terrain, ce n’est que
dans la première partie du XVIIe siècle que le dit château est bâti, probablement par M. de Ramel, premier propriétaire recensé vers 1638 dont le nom apparaît sur un acte rédigé de la main du notaire Lebon : le terme « Château » apparaît dès le départ, puisque cette appellation assez large désigne une demeure nobiliaire de vastes proportions, et n’a rien à voir avec la présence de douves pleines de crocodiles, de tours fortifiées munies d’arbalétriers, ou encore de remparts crénelés imprenables !

Le domaine échoit ensuite à M. Gautier, prêtre de l’oratoire, avant que Jean Baptiste Devilliers n’en fasse l’acquisition, l’on pourrait dire « en deux temps » : la première en 1780, de manière conventionnelle, et la seconde une fois les troubles révolutionnaires apaisés…
La raison cachée de ce double achat ? Lors des agitations de la Révolution française, ce noble plein de ressources a astucieusement « confié » son bien à un ami roturier de confiance, avant de lui racheter quelques années plus tard, de manière à éviter de tomber sous le coup des confiscations, dégradations, ou pire encore, du gouvernement révolutionnaire.
Mais peu de temps après, le bien change de nouveau de mains : la famille Magnan devient propriétaire du château en 1820, et le restera jusque dans les années 2000.
Henri Magnan, premier propriétaire emblématique de la lignée, semble s’y épanouir et y puiser inspiration en sa qualité d’artiste-peintre.
Il réalise ainsi plusieurs toiles bucoliques à la manière de Cézanne. Il est également l’auteur de quelques œuvres dans le style de Monticelli, précurseur de l’impressionnisme, lequel, en tant qu’ami proche, va venir s’installer au château d’Eoures dans lequel il réside de 1860 à 1865 !

Cette lignée de Magnan, malgré son aisance financière certaine, ne compte pas de noble même si un baron Magnan a bien existé, issu d’une autre branche de la famille. On sait aussi que les Magnan accueillirent quelques dames Devilliers à Eoures, descendantes du précédent propriétaire.
Les Magnan sont donc essentiellement issus de la haute bourgeoisie, à l’instar de la branche ayant vécu à Jausiers, et font partie des fameuses familles des Alpes ayant fait fortune au Mexique.
La surface du domaine n’a cessé de se réduire entre la construction du château au début du XVIIe siècle, période durant laquelle le parc s’étendait alors jusqu’aux collines du Garlaban sur plus 37 hectares, jusqu’à nos jours, sous l’effet des héritages successifs entraînant sa fragmentation, puis de la vente d’une grande parcelle au début des années 2000, pour y implanter le lotissement dit « du château d’Eoures ».



Le château aujourd’hui
Le château repose aujourd’hui sur une parcelle de près de trois hectares. Il appartient depuis 2017 à la famille Puig qui l’a acquis au dernier des Magnan présent sur les lieux.
Comme vous le savez, il s’agit désormais d’un centre de soins & vitalité géré par l’association Apsamed, dirigée par Elisabeth Messina-Puig !
Il s’agit d’un château de type bastide provençale construit sur deux étages et contenant environ une
vingtaine de pièces : 5 chambres, 3 salles de bain, 2 salles de séjour, 1 salle à manger, 1 cuisine, de nombreuses dépendances…
La partie ouest de l’édifice a connu des extensions au XXe siècle.
Au sud-est de la bâtisse se dresse une adorable chapelle, très certainement construite à la même époque que le château, et qui a connu plusieurs cérémonies dont les mariages des occupants successifs.
Cette chapelle est sous l’égide d’un saint qui pourrait être Saint-Fiacre ou encore Saint-Jean Baptiste et dont la statue, mystérieusement décorée d’une croix pâtée similaire à celle des Templiers, a été défigurée, peut-être durant la Révolution…

Au nord s’est construit une cabane en bois des mains d’un résident suisse. Elle se situe au milieu des arbres issus de la forêt originelle de Provence: chênes verts surtout, quelques micocouliers venus naturellement se réimplanter, deux cèdres remarquables plantés il y a plusieurs siècles, ainsi que des filaires et de nombreux lauriers-tin arbustifs.
Cette flore emblématique proche des forêts primaires du sud de la France est l’un des derniers refuges de biodiversité dans la région, désormais emplie de monocultures de pins disputant les collines à la garrigue aride.
A l’est, à proximité de l’entrée du château, se trouve un petit bassin surmonté d’une vierge, accueillant quelques poissons rouges.

A l’opposé, un puits que les premiers occupants devaient utiliser pour se ravitailler en eau domestique. Il en existe un second au nord-est, plus moderne et équipé d’un mécanisme de levée par traction animale, sans doute des ânes, celui-ci plutôt pour irriguer les cultures. Il se trouve d’ailleurs en amont d’un vieux bassin.
Piscine
Au sud, une piscine à oxygène actif fait la joie des résidents venus se ressourcer.


Sauna nordique
Ce beau monde peut aussi profiter d’un sauna de style nordique et d’un bain à remous ou spa chauffés au bois, ressource abondante dans le parc.
L’intérieur du château
A l’intérieur, il existe une salle de chasse ornée d’une cheminée monumentale alimentée par le bois de chêne récolté sur le domaine. Elle est attenante à la salle »rouge » qui est réservée aux festivités et à la boutique associative. A l’opposé, se trouve une salle à manger digne de ce nom ou les repas de roi se succèdent !
Entrons dans le château
Les deux étages sont garnis de chambres décorées selon divers pays: mexicaine, asiatique, américaine et africaine, où les résidents prennent un repos mérité après quelques soins, massages et balades bucoliques.


